Flashback

A la demande générale de deux mecs sur twitter, voici la retranscription de l’interview croisée de Booba et Michaël Sebban dans le Technikart de juin 2004. C’était globalement consternant et parfois très drôle tellement ça partait loin dans le non-sens total, le dialogue montant en crescendo dans le golmon. J’imagine que certains trouveront aussi marrant de voir les propos de booba par rapport à son évolution jusqu’à aujourd’hui, sans parler du fait que y’a quand même un rabbi jacob junior au milieu de tout ça. Je vous aurais bien filé les scans mais j’ai pas de scanner, et j’ai pas le magazine non plus, donc non.

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Booba, le rapper noir surdoué, et Michaël Sebban, l’écrivain juif qui enseigne dans le 93, croient en Dieu mais pas en la République. Ils souhaitent donc précipiter le dépôt de bilan d’une intégration française impuissante pour endiguer les racismes en tous genres. Rencontre entre deux poids lourds.

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La rencontre peut paraître improbable. Mais qu’est-ce qu’un prof de philo séfarade et un rappeur hardcore pour qui « seul le crime paie » pourraient bien avoir à se raconter ? Plein de choses, en fait. C’est que Michaël Sebban enseigne dans un lycée du 93 et parle couramment le djeunz. Après un premier livre remarqué – La terre promise, pas encore (Press Pocket)-, le surfeur au chapeau vient de publier un second roman quasi autobiographique dans lequel il tire le portrait d’une France des banlieues à couteaux tirés. Alors, quand on a suggéré à ce fan de hip-hop une rencontre avec Booba -qu’il cite dans Lehaïm-, cette proposition l’a enchanté. Et pour cause : à 27 ans, Booba est sans aucun doute le rapper français le plus doué de sa génération. Il enthousiasme à la fois les lascars de cités et la prestigieuse Nouvel Revue Française qui l’a récemment dépeint comme un auteur de la trempe d’un Céline ou d’un Genet. Après le mythique album de Lunatic, Mauvais œil, puis un premier opus solo, Temps mort, tous deux consacrés disque d’or sur le label 45 Scientific, Booba vient de signer chez Barclays et a sorti en mai un chef d’œuvre en guise de deuxième album, Panthéon. Les métaphores du loustic de Boulogne sont toujours aussi pertinentes et les sons claquent comme jamais. Tout cela devrait bientôt faire trembler Bercy car Booba assurera le 25 août la première partie du rapper américain 50 cent.

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O.o°. L’as de la métagore .°o.O

Entre le fumeur de havane et l’as de la  »métagore »(expression utilisée par Thomas A. Ravier dans la NRF), un constat s’est imposé : le modèle de l’intégration française a échoué. Pour Sebban, l’école républicaine, qui peut transmettre des connaissances mais absolument pas prétendre fabriquer des citoyens, ne changera rien à la donne. Tous deux prônent donc le communautarisme à l’américaine. Est-ce la solution ? On n’en sait rien. A l’heure de la mondialisation, peut-on réellement souhaiter que le lien social entre les individus d’origines différentes soit désormais quasiment cantonné au business ? Et devant le retour de certains actes antisémites, un rabbin ne déclarait-il lors de la dernière manifestation contre l’antisémitisme que si les juifs avaient aujourd’hui des problèmes, c’était peut-être aussi parce qu’ils ne communiquaient pas assez en dehors de leur communauté ? Alors on reste perplexe, mais on écoute quand même nos deux compères. Au final, ce qui est sûr, c’est que comme le rappe Booba, « la vie c’est dur dès que ça commence, c’est pour ça qu’on pleure tous à la naissance. »

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O.o°. And now, l’interview! .°o.O

Michaël Sebban : Je suis content de te rencontrer. Tu sais les gamins que je vois tous les jours dans le 9-3, ils sont au pit devant toi (ndlr : pour ceux, comme nous, qui ne comprennent pas toutes les subtilités du langage des cités, être  »au pit » signifie faire preuve d’un grand respect, admirer quelqu’un). T’es l’un des rares mecs qui fait l’unanimité. T’es dans le top ten, même dans le top five.

Booba : Ouais, parce que y’en a pas dix. Dans le top trois même, le top cinq maxi.

Sebban : C’est qu’avec tes musiques, les mecs, ils ont tous pris deux droites. Et puis, je ne sais pas si t’en a conscience ou si c’est un don et que ça vient comme ça, mais t’as un sens de la métaphore extraordinaire.

Booba : Merci.

MS : T’en as conscience ?

B : Ben, des fois, je sors un truc et je pense que c’est bien mais je ne suis pas sûr. Je me dis toujours qu’il n’y a peut-être que moi qui comprend le délire. Mais sinon, ça vient comme ça, comme des flashs.

Technikart : Il t’arrive de faire tourner une idée deux jours dans ta tête pour trouver exactement l’agencement des mots justes ?

B : Même deux mois. Des fois sur deux phrases, je deviens ouf.

Tech : Mais on dit souvent que les rappeurs, ils écrivent en studio, en un quart d’heure…

B : ça peut m’arriver, mais faut que le mécanisme de mon cerveau soit déclenché. Parce que sinon, je peux rester comme ça pendant vingt quatre heures et je ne saurais même pas quoi dire.

Tech : Si on vous a réunis ici, ce n’est pas pour parler hip-hop, mais pour faire un petit état des lieux de l’intégration en France. Ou plutôt de l’échec de cette pseudo intégration. Michaël, c’est un sujet qui habite ton bouquin.

MS : Je suis en France depuis cinq ans, en banlieue, tout ça. Ce que j’ai constaté, et tous les mecs qui sont sur le terrain le savent, c’est que ce qu’on appelle l’intégration française…

B : Ça veut rien dire.

Tech : D’une certaine façon, vous avez un peu le même discours pour dire qu’il n’y a pas d’intégration française.

B : Ouais, parce que chacun est différent, selon ses origines, sa manière de penser, ses objectifs.

MS : Pour aller cash, le mot communauté, ça ne te choque pas.

B : Non. Je suis pour. A 200%.

MS : Je me fais maraver sur les plateaux télé quand je dis ça.

B : Ils n’y connaissent rien.

MS : En gros, je t’explique, je vais faire un peu le prof avec toi. Y’a un moment où les gens ont rêvé qu’il y aurait une espèce de mythe qui s’appelle le citoyen. C’est aux fraises, mais pour des gens que je côtoie, parce que je suis un peu intello, c’est encore le modèle qu’ils pensent être le bon.

B : Déjà, la situation en France, elle est anormale. Il y a eu le colonialisme donc tous les immigrés, ils sont ici à cause de l’histoire. Normalement, les Arabes, ils devraient être en Algérie, au Maroc ou en Tunisie, les noirs en Afrique et les Français chez eux. Et nous peut-être qu’on viendrait en vacances en France pour voir la Tour Effel, et vice versa. On est là parce que c’est la merde. Les gens d’Afrique courent après l’argent, ils suivent leur porte-monnaie. Ils viennent, mais ils espèrent retourner au pays. L’intégration ça ne veut rien dire parce qu’ils sont venus avec leurs coutumes. Ils ne peuvent pas tout laisser tomber, c’est dans leurs gènes.

MS : Dans mes élèves, y a des céfrans, des renois, des rebeus, des noiches… Et je les considère aussi comme tel. Tu penses que c’est une vision raciste de voir le monde comme ça ?

B : Non.

MS : On est d’accord.

B : Regarde le 13ème, personne ne dit rien, ça fonctionne parfaitement. Ils sont tous ensemble les Chinois. C’est cool.

MS : T’as vécu aux States. Qu’est-ce que tu penses de la manière dont ça se passe là-bas ?

B : C’est impeccable. Chacun chez soi et quand il y a un mélange, c’est moins tendu.

MS : T’as vécu où ?

B : A Détroit.

MS : Tu connais New York ?

B : Bien sur.

MS : Tu connais Brooklyn ?

B : Je connais tout là bas.

MS : Tu vois comment ça se passe.

B : Les gens, ils se retrouvent à Manhattan, tous mélangés, y a pas de tension. Le soir, quand ils rentrent chez eux, personne ne les regarde de travers. C’est comme s’ils avaient leur pays dans un autre pays. Quand je vais là-bas, y a la musique que j’aime, la bouffe que j’aime, les meufs que j’aime. Chacun vit chez soi, c’est moins hypocrite.

Tech : Tu crois que ce n’est pas possible de vivre ensemble.

B : Moi je compare toujours les êtres humains aux animaux. On ne mélange pas les lions et les impalas.

Tech : Mais toi, t’es le fruit du mélange, ce n’est pas une bonne chose le métissage ?

B : Si, pourquoi ?

Tech : T’as l’air de dire que c’est mieux de vivre chacun dans son coin.

B : C’est pas ça, quoi que moi je sois bien dans mon coin. Je préfère être dans mon coin que mélangé et regardé bizarrement, qu’il y ait de l’hypocrisie. Même si ça crée des ghettos, ce n’est pas grave. Ceux qui s’en sortent, ils s’en sortent et ceux qui sont dans la merde, ben voilà. Et puis si aux Etats-Unis, il y a des blacks qui sont en haut, c’est grâce à la communauté. Il y a des porte-parole. Ça devient massif donc ils sont obligés de faire avec. Alors qu’ici, c’est n’importe quoi.

Tech : Il y a quand même le R.M.I, la Sécu en France…

B : Ouais, mais la Sécu, le R.M.I ça maintient tout le monde à un niveau moyen. J’préfère qu’il y ait des hauts et des bas. Ça crée du mouvement, du désir, de l’action.

Tech : Est-ce que la responsabilité de ta génération, ce serait justement que des communautés se mettent en place avec des porte-parole ? Tu penses à ça quand tu écris ?

B : Non, pas du tout. Je n’ai aucun espoir. La politique, c’est de la merde.

Tech : Tu ne te demandes pas pourquoi les Chinois, ça fonctionne ?

B : Je ne sais pas comment ils font mais ils sont là, toujours en communauté. Ils montent leurs affaires, ils sont solidaires entre eux.

MS : En fait, la France avait eu comme idéal de dire que Benneton, ce n’était pas une pub, que c’était la life. Mais le truc, c’est d’abord de constater que ce n’est pas ça quand tu te promènes dans la rue. La seule chose qu’on peut faire, c’est que les gens se respectent. Et le respect, ce n’est pas changer l’autre.

B : Au contraire, c’est le laisser tel qu’il est. Mais aujourd’hui, les communautés, ça sert que pour les boites de nuit. C’est des endroits où tu t’amuses et où t’es bien. Et là, on reste ensemble.

Booba, le rappeur noir surdoué, et Michaël Sebban, l’écrivain juif qui enseigne dans le 93, entament ici le deuxième round de leur battle sur le thème de l’intégration. Où l’on cause antisémitisme, embrouille de scooter, rap et mysticisme. C’est parti.

Tech : Michaël est préoccupé par la situation nouvelle des juifs en france. Booba, est-ce que tu sens de l’antisémitisme dans les quartiers ?

Michäel Sebban : Attends, attends, on va parler cash. La réalité de la téci, je la connais, je n’ai pas de problème. Je parle mieux avec les gamins qu’avec mes collègues profs qui sont dans un autre monde. Mais je me suis fait traiter de sale feuj…

Booba : Moi de sale noir.

MS : Y a eu des embrouilles, des bastons, tout ça. Ce que je constate, c’est que dans les técis, t’as un discours sur les feujs.

B : C’est un vieux truc….

MS : Evidemment, mais je sens que c’est plus fort depuis quelques années.

B : Tu veux dire depuis les dix commandements. Mais la plupart des gens qui disent les juifs, les juifs, ils ne savent pas pourquoi ils parlent.

MS : Il y a des discours sur les feujs qui cartonnent, qui ont de la maille. Moi je n’ai pas plus de maille qu’un autre, je prends le métro, je suis un mec normal. Ces discours, ils sont là et aujourd’hui, dans les técis ou même à Paris, c’est monnaie courante.

B : Il y a eu un truc à Boulogne. Moi, je connais la vraie histoire. Des jeunes ont juste voulu prendre un scooter. Et dans le Parisien, c’est le remix total. Ce n’était pas une attaque antisémite. Les petits, ce qu’ils veulent, c’est de l’argent et des scooters. Ils ne font pas la chasse aux juifs.

MS : D’accord, mais au moment de l’embrouille du scooter, il y a le mot sale feuj qui part.

B : Comment il sait que c’est un juif ? Je suis sûr que les petits, ils ne savent même pas. C’est juste pour un scooter.

MS : Tu dis que c’est juste une embrouille.

B : A la base, c’est pour un scooter. Mais quand tu dis que c’est un acte antisémite, c’est genre ils ont une brigade antisémite et ils sont allés tabasser le fils du rabbin.

MS : Non, on sait très bien qu’ils ne sont pas organisés…

B : C’est des petits. Et quand tu lis ça, ils ne te parlent même pas de l’histoire du scooter…

MS : Si, le scooter, ils l’ont dit.

B : … et puis s’il y a un arabe qui se fait tabasser par cinq ou six blancs, ça ne passera jamais dans le journal. Faut pas en faire tout un plat.

MS : Juste une question, Dieudonné, t’en pense quoi ?

B : J’aime bien et je ne pense pas qu’il soit antisémite. Du tout.

MS : Un mec qui dit : « les feujs c’est des négriers reconvertis dans la banque ». Tu trouves ça normal ?

B : C’est un peu dur. Mais des trucs sur les noirs et les Arabes, il y en a tout le temps et personne n’en parle. Parce qu’on est une minorité.

MS : Oui, j’ai compris, mais pourquoi tu prends le problème à l’envers. Plutôt que de t’en prendre aux feujs, que les renois, ils se mettent ensemble. Dès qu’il y a un mec qui fait une sale blague sur les renois, il est tricard.

B : Mais au moins Dieudonné, il s’en prend à tout le monde. Et quand il était avec Elie, il faisait des blagues sur les juifs et ça passait. Maintenant qu’il est tout seul, ça ne passe plus.

MS : Ce n’était pas les mêmes blagues. Quand le mec, il assassine sur les feujs, c’est normal que ça leur mettent les boules. Toi, t’es renoi, un mec il te parle des renois, tu va le laisser faire ?

B : Non, mais son truc à la télé chez Fogiel, j’ai trouvé ça marrant. Ce n’était pas méchant.

MS : Le truc de Fogiel, ça passe encore, mais qu’il en remette une couche dans The Source ou à droite à gauche en parlant des feujs, des feujs, des feujs, moi je trouve ça inacceptable.

B : Je n’ai pas lu le reste.

Tech : Mais est-ce que tout ce qui se passe après, ce n’est pas parce qu’il fait ce sketch et qu’il se prend direct une volée de bois verts. On l’empêche de faire ses spectacles…

MS : Mais alors à ce moment là, il dit j’aime pas les feujs et il assume.

B : Je ne pense pas qu’il n’aime pas les feujs.

MS : Qu’il dise après, les feujs, ils boycottent le show-bizz, parce que c’est ça qu’il dit en gros…

B : Je ne le connais pas mais je ne le sens pas comme ça. Ce qu’il critique vraiment, c’est le pouvoir, les Américains…

Tech : Tu voterais pour Dieudonné ?

B : Moi, je ne vote pas. Il va faire quoi pour moi ? S’il me baisse mes impôts, peut-être…

MS : Alors sur les Américains, tout le discours comme quoi ils soutiennent Sharon, que c’est des salauds en Irak, tout ça. Toi qui connais les States, t’en pense quoi ?

B : J’en pense que n’importe quel pouvoir, c’est des enculés. Bush, tu l’as vu partir en croisade en Irak : tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous. C’est comme une embrouille de cité. Mais pour te dire la vérité, je pense que si j’étais au pouvoir, je serais aussi un enculé. Donc je ne suis pour personne, j’aime pas le pouvoir.

Tech : T’avais un lyrics qui disait que t’étais d’humeur palestinienne…

B : C’est parce que je suis de mauvaise humeur, c’est tout. Et à la télé, quand je vois un palestinien, il est toujours soit en sang soit en train de lancer des pierres.

MS : Mais t’es d’accord que je suis d’humeur palestinienne, ça peut vouloir dire le mec qui se fait péter avec la ceinture d’explosifs aussi.

B : Un mec bien énervé, bien chaud.

MS : Si t’es d’humeur palestinienne, c’est qui l’Israélien ?

B : Ca rimait tout simplement avec hyène. Ça ne va pas plus loin.

MS : T’aurais pu dire d’humeur israélienne, ça rimait aussi.

B : Non, je n’aurais pas dit ça.

MS : C’est vrai que t’as eu des embrouilles sur Sky avec ce lyrics ?

B : Ils l’ont censuré. Ils trouvaient ça un peu chaud vue la situation. Mais je m’en fous, sur Ado, ça passait normal. Je n’ai rien à me reprocher. Là bas, c’est une guerre comme une autre, mais s’il y a des problèmes entre juifs et musulmans, c’est aussi parce qu’ils n’arrêtent pas de montrer les Palestiniens à la télé. Moi, je suis plus concerné par l’esclavage.

MS : Concrètement, après l’embrouille du scooter, ça se passe comment dans la téci entre les feujs, les rebeus et les renois ? Tu sens qu’il y a eu une tension, que les mecs se matent un peu zarbi…

B : Non. Mais tu sais, je ne me prends pas la tête, j’ai d’autres problèmes. Toi c’est normal, t’es juif, tu vis le truc. Ici, il y a l’indou qui met son truc rouge, le musulman qui met sa djellaba, moi je me mets en Marcel avec mes tatouages, le juif a sa kippa. Je n’en ai rien à foutre. Un être humain, c’est un être humain.

Tech : Vous avez eu un désaccord avec Ali. Il était plus dans un trip musulman…

B : Ce n’est pas le coté musulman, mais c’était trop religieux pour moi. On ne mélange pas ça au rap, même si tu peux en parler, évoquer certains trucs. Le rap, c’est sale, ça vient de la rue, c’est violent. Alors que la religion, c’est tout l’inverse, c’est pieux, c’est sage. A la base. La bonne parole, c’est à la mosquée qu’on la trouve.

MS : Toi, tu n’es pas religieux ?

B : Non, mon père est musulman, mais je ne suis pas trop pratiquant.

MS : Pas de trip mystique, spirituel ?

B : J’ai déjà vu des marabouts. Je crois en Dieu, mais j’ai du mal avec tout ce qui est rapporté par l’être humain. Chacun dit qu’il y a un dieu unique et il y a je ne sais combien de religions. Tout le monde veut avoir raison. Mais je suis croyant, j’espère bien qu’il y a une force supérieure à l’être humain. Je crois au destin.

Tech : Toi Michaël, tu as un mode de vie plutôt ascétique, tu observes les rites religieux, tu as été le secrétaire du philosophe juif orthodoxe Benny Lévy, tu étudies le Talmud et la Cabale dans le texte, t’es dans un trip mystique. Et en même temps, tu tripes sur le hip-hop américain le plus bling-bling. Tu n’as pas l’impression d’être un peu schizophrène ?

MS : Non. Ce que j’ai toujours kiffé dans le rap, c’est que c’est des mecs qui s’affirment. Le type, il dit, moi je suis renoi, je suis muslim, et c’est comme ça. C’est super important dans une société où les gens ne savent pas trop où ils sont de s’affirmer en tant que subjectivité. Maintenant, j’aime aussi bien le coté punchy, innovation. Et puis, même les trucs un peu arrogants ou violents, c’est souvent des jeux de mots. Après, les mecs qui vont aller se battre pour un rap, c’est qu’ils sont tebés. C’est un jeu.

B : ça peut vite partir en couille quand même. Ça ne reste pas toujours que du bla-bla, ça crée parfois de vraies tensions.

MS : J’étais sûr en te voyant que t’étais un mec peace, mais t’as quand même une image hardcore. Ça te fait quoi qu’un mec véner, il t’écoute et que ça lui fasse encore plus monter les nerfs ?

B : Pas grand chose. On me le demande tout le temps. Je n’y fais pas attention parce que quand j’écris, c’est moi. Je ne pense pas à l’impact. On peut se monter la tête pour plein de trucs, par rapport à un film ou même tout seul. Je pars du principe que je suis amateur de rap et quand j’ai fait des conneries, ce n’est pas parce que j’avais écouté untel ou untel. Chacun est responsable de ses actes. Je ne dis pas « soyez des voyous, soyez violent », je parle pour moi. Si quelqu’un fait une connerie à cause de moi, c’est qu’il ne devait pas aller bien loin.

Tech : Tu ne cherches pas à un donner un exemple ?

B : Non, je ne me prends pas pour un porte-parole ou moralisateur. Y en a qui aiment se prendre pour des leaders d’opinion, mais je trouve ça ridicule.

Tech : Pourtant, tu disais que le Ministère Amer était une influence. Passi, c’était l’éducateur de masse et Stomy, l’objecteur de conscience…

B : C’était le début du rap. Et puis un objecteur de conscience avec « à coup de batte dans leur mère », c’est un peu violent quand même.

MS : Il m’est arrivé un truc qui a dû t’arriver ou qui va t’arriver. Au départ, tu parles pour toi, tu racontes ce que tu vois, et tu te fais brancher par des gens qui veulent tout de suite d’embrigader dans des associations, des conseillers politiques… Parce que les mecs, ils sont à la ramasse. Ça t’es arrivé ou pas ?

B : Non.

MS : Si ça t’arrive, tu fais quoi ?

B : La politique, les associations, tout ça ? J’y vais pas. C’est du bluff, c’est à Chirac de donner de l’oseille, de faire des choses pour les gens.

Tech : Tu n’as pas envie d’œuvrer pour ta communauté, d’aider des gens ?

B : Moi, je commence par aider ma mère. Parce qu’après, t’aides qui ? Ceux qui crèvent de faim, ceux qui sont en Afrique, dans les pays de l’Est ou en Amérique du Sud. C’est le loto pour faire le choix.

Booba, le rappeur surdoué, et Michaël, le prof de banlieue qui parle le verlan dans le texte reviennent, en sueur, pour un troisième round de cette rencontre musclée sur le thème du communautarisme. Qu’est-ce qui va payer, la fougue ou le métier ?

Michaël Sebban : L’embrouille avec Jean Gab’1, c’est des conneries ?

B : Ben c’est lui qui s’est tapé son petit délire, j’espère qu’il va se calmer. En tous cas, je ne rentre pas dans des clashs ou des trucs comme ça. Si je suis dans une radio et que je fais un freestyle, tu m’insultes, tu te manges le micro dans la gueule. Y a pas de ouais, non, ta mère elle est grosse. Quand je vois les mecs, j’hallucine. Peut-être que c’est une discipline, c’est hip-hop, mais nous, on n’est pas comme ça. Ils ont trop dû regarder la télé. En tous cas, Jean Gab’1 ne durera pas longtemps à ce rythme là.

MS : Tu l’as mal pris ?

B : ça ne m’a pas fait plaisir.

Tech : C’est quoi, c’est l’idée qu’il dise que t’es un bourgeois…

B : C’est l’idée qu’il parle sur moi, quoi qu’il dise. Pourquoi tu parles sur moi ? Et en plus, il n’a rien à dire. Même pas rabsa, même pas renoi, Polnareff, je ne sais même pas ce qu’il raconte.

Tech : En tous cas, il t’imite bien.

B : Ouais, c’est vrai. Mais c’est bizarre parce qu’il s’en prend à Lady Laistlee, Kery James… Faut quand même avoir une certaine dose de connerie pour écrire ça. Ou alors il se croit vraiment intouchable, genre grosse racaille. De toute façon, il a marché à cause des médias. Il a impressionné les petits mecs qui ne connaissent pas les quartiers. Mais il n’est pas du tout impressionnant.

MS : Et le truc de Sheryo sur AKH, tu l’as entendu celui là aussi.

B : Ah ça, c’était cool, c’était marrant.

MS : Si t’es AKH, ça peut te foutre les boules.

B : Mais il avait des trucs à dire. Jean Gab’1, qu’est-ce qu’il dit ? Et puis, je trouve qu’il n’assume pas son morceau.

Tech : J’ai vu dans une interview qu’il disait que tu faisais la racaille, mais que tu n’avais rien d’un dur…

B : Ben qu’il vienne me le dire. Je l’ai déjà croisé, il ne m’a rien dit.

Tech : Après le morceau ?

B : Bien sur. J’aimerais bien que ce qu’il dit dans les disques, il le dise en face. Et j’attends. Je ne dis pas qu’il n’ose pas, mais je ne sais pas. Vu comment tout le monde en parlait, Jean Gab’1, nininin, je me suis dit : ben on va voir, il est chaud. Les gens n’arrêtaient pas de me dire « t’as écouté, t’as écouté ». J’en avais marre. Alors j’ai écris un truc vite fait en cinq minutes. C’était aussi pour faire de la pub à une mixtape qui devait sortir. Sinon, dans ma logique, jamais je ne lui réponds. Maintenant, il peut sortir cinq morceaux sur moi, je ne lui répondrai pas. Moi, pour les clashs, y a pas de musique.

Tech : Et si on organisait une rencontre avec Jean Gab’1, t’accepterais ?

B : Jamais de la vie. Mais je ne le calcule même pas. Quand j’ai écouté le morceau, comme je suis un mec de quartier, que je connais, je me suis dit que ça n’allait jamais prendre. Et puis c’est les médias qui en ont fait tout un truc. Nous, les requins vicieux, on n’en a rien à foutre. C’est un phénomène de mode, ça va pas plus loin.

MS : Moi je vais le serrer Jean Gab’1, parce que sur la face B de j’t’emmerde, il dit : « je suis un mec à l’ancienne, une bête de radin, un juif comme Jérusalem ». Je voudrais qu’il m’explique ce qu’il veut dire.

B : Ben on dit que les juifs sont radins, c’est ça qu’il veut dire.

MS : Qu’il vienne me le dire.

Tech : Michaël, dans ton bouquin, Lehaïm, tu dis que quand un de tes élèves te traite de feuj…

MS : Moi je dis simplement : je te respecte comme rebeu, tu me respecte comme feuj. Et tout de suite, les choses sont plus claires. Ça marche.

B : Mais la plupart des gens, c’est des abrutis. Ils entendent un truc, ça y est bim bam, ils pensent même pas avec leur cerveau.

MS : En fait, ça dépend comment je suis luné. Si je suis cool, que je pense à d’autres trucs, à ma meuf, j’en ai rien à foutre. Mais si c’est un jour ou je suis un peu véner, abruti ou pas, je vais voir le mec et je lui dis : moi je ne te connais pas, tu ne sais pas qui je suis, je te respecte toi et ta religion, mais tu ne parles pas comme ça. C’est tout.

B : A la base, le mec religieux, il doit être nickel. Logiquement, si tu suis une religion, t’es parfait.

Tech : Toi, tu n’y arrives pas ?

B : J’ai du mal, tu sais…

MS : De toutes les manières, aujourd’hui, la co-existence communautaire, elle se fait sur l’idée de laisser les gens tranquilles. Du moment qu’ils ne m’emmerdent pas, je ne les emmerde pas. C’est tout con. Alors évidemment que c’est un autre modèle que le modèle citoyen machin… Mais pour revenir à l’histoire du voile, je trouve que c’est un manque de respect. Quelqu’un qui veut mettre un voile, il peut mettre un voile et il ne fait chier personne. Si on commence à rentrer dans la tête des gens en disant que si tu mets un voile, c’est que tu te sens oppressé ou c’est que tu remets en cause la liberté de la femme. Et tu vas où après ?

B : C’est clair. A ce moment là, ils refont le Coran. Tu ne peux pas reprocher à quelqu’un d’appliquer sa religion. Je préfère voir une meuf voilée qu’une petite pute qui montre son string dans la cour de l’école. Je trouve ça moins choquant.

Tech : Mais quand tu croises une fille voilée, tu n’as pas un mouvement de colère ?

B : Non, je dis : on dirait Dark Vador. Pourquoi tu veux que ça me choque plus qu’un indou avec un turban ou un juif avec son truc… C’est pour ça que l’intégration, ça ne marche pas. Parce qu’elle, dans son pays, ça se passe comme ça. Et si l’histoire n’avait pas été comme elle est, la fille serait chez elle et tout irait bien.

Tech : Pourquoi tu restes ici et que tu n’habites pas au Sénégal ?

B : Je vais faire quoi au Sénégal, je vais manger quoi ? T’es déjà aller là bas ? Ou même en Afrique ?

Tech : Et à rester en communauté, est-ce que vous n’êtes pas appelé à vivre de manière illicite ?

B : Non, si tu veux t’en sortir, tu t’en sors. Si tu veux faire tes devoirs, tu les fais.

Tech : Mais dans vos paroles, vous dites que vous dealez à mort pour vivre, que vous mettez de la colombienne dans chaque sinus…

B : C’est un choix, c’est moins fatigant. Et puis ça ne doit pas trop te déranger parce que toi, t’as une tête à acheter du shit. Moi, je n’ai jamais voulu travailler. Mais ce n’est pas plus mal que d’être président, de déclencher une guerre et de larguer des bombes. Quand t’allumes la télé, tu vois que des beaux trucs. Les autres, ils te montrent leur maison. Tu sais que tu dois faire tant d’études, t’es sûr de pas être cadre ou PDG donc tu vas gagner mille et quelque euros par an toute ta vie. Moi, c’est impossible. On est une génération qui veut tout. Se faire chier sur terre, côtiser toute sa vie pour une retraite, ça ne m’intéresse pas. Je vais claquer dans cinq ans si ça se trouve, qu’est-ce que je vais côtiser ? La retraite, c’est un concept, laisse tomber. Ceux qui se disent, je côtise et à partir de cinquante ans, je commence à vivre, j’achète une grosse voiture. Faut l’acheter pendant que tu bandes encore mon pote. Sinon, elle sert à quoi ? C’est un concept de ouf. Cinquante ans, c’est loin.

Tech : Dans tes lyrics, tu dis que ce n’est pas la faim qui te pousse, mais la gourmandise.

B : Ben ouais, si je veux vivre simplement, j’ai de quoi vivre longtemps.

Tech : T’assumes ton coté gourmand qui en veut encore plus ?

B : Bien sur, comme le président de la République. Je ne suis pas différent dans mon cerveau. Avec toutes les magouilles qu’il y a, tout le monde est pareil. Dès que tu goûtes à l’argent et que tu sais que tu peux en avoir…

Tech : Michaël, tu penses que dans deux ans, ça sera terrible pour la communauté juive. T’as l’air d’avoir très peur.

MS : Je n’ai pas peur mais je pense que l’on vit dans un monde où les seules solutions que tu peux avoir sont provisoires. Il n’y a pas de solution à long terme. Après, chacun fait ses trucs. Mais je pense que dans deux ou trois ans, la France sera un pays super antisémite.

B : Tu crois ? Moi, je ne le ressens pas. Parce que regarde notre situation aux noirs, aux arabes, c’était super chaud. Quand j’étais à l’école primaire, c’était impossible de serrer une meuf. Les noirs, ce n’était pas à la mode comme aujourd’hui. Si t’avais pas la coupe au bol, les meufs elles ne te regardaient pas.

MS : Et ben feuj, c’est plus à la mode. Et ça ne va pas revenir à la mode rapidement. On n’est plus dans la hype, c’est fini.

Tech : Booba, tu crois qu’ils sont en danger les juifs ? T’entends des choses dans la cité ?

B : Ca ne va pas loin. C’est des trucs pas fondés. Y a des mecs influencés par la télévision, par des discours musulmans. J’ai entendu tout et n’importe quoi. Il y en a, ils écoutent tout ce qu’on leur dit. Mais tu les prends à part et tu vois qu’ils ne vont rien faire du tout. Ce n’est pas des militants, ça ne vient pas du cœur. C’est des faibles d’esprits. Y a d’autres combats à mener. Ça, c’est plus médiatique car ils n’arrêtent pas de parler du conflit en Palestine. Les mecs, ils se croient Palestiniens parce qu’on leur lave le cerveau. C’est de la propagande, de la manipulation.

Tech : Et quand les médias parlent de toi dans l’affaire du 287, c’est de la manipulation ?

B : Bien sur.

Tech : C’était quoi cette histoire ? Dans le Parisien, on lisait que Booba avait tiré sur un mec et pris la fuite.

B : C’était une embrouille, mais les mecs m’ont mis dans la merde, presque jugés. Pourtant, j’ai été relaxé dans cette affaire. Un mec a pris une balle mais moi, je n’y étais pour rien. T’imagines comment c’est grave. Je ne suis même pas arrêté et on dit que le rappeur Booba a tiré. C’est Joey Starr puissance mille. Et quand je me présente devant la juge, elle a lu tout ça. Merci pour la bonne impression. J’ai dix fois moins de chance de m’en sortir. Je me suis dit : si je marche dans la rue, je vais faire peur aux vieilles. Y avait ma photo en couverture du Parisien, juste en dessous de Jacques Chirac. Les paparazzis, ils sont allés jusqu’en garde à vue à la criminelle de Bobigny pour me prendre avec les menottes. Le commissaire divisionnaire a même été obligé de s’excuser.

Tech : Et tu n’avais rien à voir avec l’histoire ?

B : Si.

Tech : C’est quelqu’un qui était avec toi qui a tiré ?

B : Je ne vais pas te raconter ma life. Il y a un mec qui s’est pris une balle. Mais moi, j’ai été relaxé.

Tech : Et tu dis que tu ne dois pas faire trop le mariole parce que tu risques des ennuis. D’ailleurs, t’as censuré Bâtiment C et les paroles ne sont pas dans le livret.

B : C’est mon avocat qui m’a dit qu’on pouvait se faire attaquer, que c’était de l’insulte et qu’on perdrait le procès.

Tech : Ce n’est pas parce que t’as un sursis sur le dos ?

B : Si, j’ai aussi quelques petits trucs en cours, mais c’était surtout pour qu’ils ne retirent pas le disque des bacs.

MS : J’ai une question de la part d’un élève du 9-3. Tu fais quoi de ta maille ?

B : Je la claque. Dans les voitures, les vacances…

Tech : T’as une Ferrari comme dans la jaquette de l’album ?

B : Non, pas encore.

Tech : C’est plus acheter une Ferrari que t’intégrer en France qui te fait avancer ?

B : Ouais, à fond.

MS : Pour en finir avec les communautés, c’est vrai qu’en son-pri, ça marche comme ça ?

B : C’est le système pénitentiaire qui fait ça.

Tech : Donc en fait, dans les boites de nuit et les prisons, il y a le communautarisme.

B : C’est peut-être pour calmer les mecs. Et puis ça fait moins d’histoire, les gens sont moins tendus, ils se comprennent. Il y a un bâtiment pour rebeus, un pour les rebeus clandestins, un pour les renois, un pour les gros voyous avec un cerveau plus civilisé.

MS : Ca veut dire que c’est là. J’ai entendu le maire d’Epinay après une agression dire que toutes les communautés doivent vivre ensemble. Le mec n’a même plus de discours républicain. Il y est déjà dans l’histoire des communautés.

B : Mais c’est prouvé que ça ne marche pas de vivre ensemble. Tous les jours. Les seules personnes que tu peux mélanger, c’est celles qui ont de l’oseille. Comme à Beverly Hills.

MS : Bon moi, je veux te voir en concert.

B : A Bercy ?

MS : Je n’aime pas les grandes salles.

B : Ben moi, j’espère que je ne vais pas faire de petites salles.

tant que t’y es si t’as pas cliqué tout en haut tu peux jeter un coup d’œil à ce truc, ça te fera pas mal au cul. #instantpromo #autofellation #cékomçaxébon

9 Commentaires

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9 réponses à “Flashback

  1. Mescubi

    Mais, mais, mais…

  2. Tim Osman

    Oh putain ! C’est quoi ce prof avec sa degaine de columbo qui parle verlan, qui parle de se faire  »marraver », ou mettre  »en pit » j’sais pas quoi…

    Le truc on dirait presque un faux discours du blavog mais version pas drole et pathetique !

  3. MadPenguin

    Ce Sebban est imbuvable…

  4. jimbo

    Putain, ils concurrencent le blavog !!!

    Le meilleur passage c’est quand l’interviewer demande à Sebban s’il a peur pour la communauté juive : l’autre lui répond qu’il en a marre des solutions provisoires. Pas de doute, Monsieur Michaël Sebban est bien le Final Boss de l’humour noir involontaire.

  5. leblavog

    Tu penses qu’il veut une solutions finale ?

  6. Smirrrrrrrloooooo

    es. Et puis, je ne sais pas si t’en a conscience ou si c’est un don et que ça vient comme ça, mais t’as un sens de la métaphore extraordinaire.

    Booba : Merci.

    MS : T’en as conscience ?

    B : Ben, des fois, je sors un truc et je pense que c’est bien mais je ne suis pas sûr. Je me dis toujours qu’il n’y a peut-être que moi qui comprend le délire. Mais sinon, ça vient comme ça, comme des flashs.

    Krkrkrkrkrkr looool ahhahaha ihih uhuhhuh ohohoh

  7. Smirrrrrrrloooooo

    L’intégration ça ne veut rien dire parce qu’ils sont venus avec leurs coutumes. Ils ne peuvent pas tout laisser tomber, c’est dans leurs gènes.

    MS : Dans mes élèves, y a des céfrans, des renois, des rebeus, des noiches… Et je les considère aussi comme tel. Tu penses que c’est une vision raciste de voir le monde comme ça ?

    B : Non.

    MS : On est d’accord.

    Ahahhaha ils ont pas honte ahahahahah

  8. Smirrrrrrrloooooo

    Woy ils degoutent leur grand mère :/
    Ça ma écoeuré

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